Testimonial Cécile Tenot
Cécile Tenot, 58 ans et ostéopathe à Lausanne, travaille aussi depuis plus de deux ans aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dans le cadre d’une collaboration avec la HEdS-FR. Elle y est superviseuse de stage et travaille dans le service de gynécologie. Nous avons posé quatre questions à Cécile sur son travail quotidien.
Quelle a été ta motivation pour travailler comme ostéopathe dans un hôpital ?
Depuis toujours, j’aime travailler en relation avec les autres professionnels de santé. Cet échange m’oblige à élargir mes champs de réflexion et nourrit la qualité de prise en charge de mes patient.e.s. Ceux-ci se sentent ainsi soutenu.e.s par tout un réseau qui les écoute et décide ensemble du meilleur accompagnement de soin possible. De plus, en tant qu’enseignante, cela me permet aussi de renseigner quand et pourquoi cette interprofessionnalité est utile et d’être à jour sur les avancées médicales à communiquer aux étudiant.e.s et aux collègues, d’autant plus dans le domaine de la douleur chronique et en ce qui me concerne, de celle qui entoure la région abdomino-pelvienne.
Qu'est-ce qui différencie ton travail de celui d'un cabinet d'ostéopathie ?
Le fait de faire partie d’une équipe de différents professionnels permet de partager et de réfléchir ensemble « in vivo », par exemple lors de colloques, de prendre de l’assurance sur ce que je peux apporter tout en étant plus consciente de mes limites. La patientèle est d’horizon plus divers qu’en cabinet et le fait que certaines ne soient pas remboursées m’oblige à focaliser différemment ma prise en charge tout en maintenant qualité d’écoute et approche globale, ce qui n’est pas toujours facile. L’ostéopathie est une approche nouvelle pour nombre d’entre elles et nous nous devons de bien expliquer ce que nous faisons et comment.
Tu formes des étudiantes en ostéopathie aux HUG. Peux-tu décrire en quoi consistent exactement tes tâches ?
Nous suivons, avec l’étudiante, environ sept patientes par journée de stage. J’insiste plus particulièrement à les aider à développer leurs compétences pour cerner rapidement la problématique de chaque patiente et en dégager les axes prioritaires de traitement en fonction de leurs attentes respectives mais aussi de celles du service. J’aime les pousser à être curieuses scientifiquement tout en cherchant à améliorer la qualité de leur écoute et de leur toucher.
Quelle est la valeur ajoutée de l'ostéopathie dans un hôpital ?
La plus-value évoquée par les médecins est le temps de consultation que nous pouvant accorder aux patientes et qui nous permet, par exemple, de passer plus de temps sur la pédagogie de la douleur et les caractéristiques de leur maladie. De plus, nos connaissances en lien avec l’aspect musculo-squelettique de la douleur chronique apporte un plus spécifique dans la prise en charge globale des différentes patientes.
Cécile Tenot
ostéopathe à Lausanne, Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)
La notion d’interprofessionnalité est fondamentale dans le développement actuel de l’ostéopathie et notre Fédération œuvre de plus en plus activement en réseau avec les associations des autres professions médicales et de santé. De plus, et comme cela est souligné dans notre Charte, nos membres travaillent toujours plus en collaboration avec les autres acteurs du système de soins suisse. Que ce soient par le témoignage d’autres professionnels de santé ou par celui d’ostéopathes, nous cherchons à mettre en avant cet échange et comment cela enrichit la qualité de nos soins.